Tout savoir sur l’objectif des 2 tonnes

publié par
Adrien Burdy
le
Tuesday
20
February
2024

Tout savoir sur l’objectif des 2 tonnes

Nous entendons souvent : “mais au fait, d'où sort ce chiffre des deux tonnes de CO2eq par personne en 2050 pour tenir nos objectifs climatiques ?”

Ce chiffre a le mérite d'être ancré dans le milieu écologique, de commencer à transpirer dans la société en général et dans les instances décisionnelles.

Il a le mérite d'être simple, mémorisable et ambitieux.

Mais comme tout chiffre il masque et cache bien des choses.

Dans cet article, nous allons décortiquer ce chiffre, en faire sa pédagogie.

Qui a produit ce chiffre de 2tonnes ?

Ce chiffre ne figure, in extenso, dans aucun rapport officiel, aucun rapport du GIEC ou du gouvernement français. Il a été popularisé par l’atelier éponyme 2tonnes.

L’atelier 2tonnes explique qu’il se fonde sur un rapport spécial du GIEC qui regarde les conditions pour limiter la hausse des températures à +1,5°C. [1]

Regardons le dernier rapport du GIEC pour avoir les données les plus à jour. [2]

En 2050, pour respecter l’Accord de Paris et rester sous 1,5°C de hausse de la température [3, 4], alors l’humanité devrait émettre 16 milliards de tonnes de CO2e [5]. Dans ce scénario la population mondiale est stabilisée à 8 milliards de personnes.

2 tonnes correspond donc aux émissions annuelles d’un humain moyen en 2050.

Ce chiffre est utile comme ordre de grandeur et il ouvre plus de questions qu’il n’offre de réponses.

Les grandes questions à se poser

  • De quels gaz à effet de serre parle-t-on ?
  • Que se passe-t-il si on vise une température mondiale différente ?
  • Avec quelle probabilité veut-on atteindre ce niveau de réchauffement ?
  • Quelle est la trajectoire des émissions futures ?
  • Quel niveau de population est pris en compte ?
  • Que cela donne-t-il sur un périmètre français ?
  • Quelle convention comptable est utilisée ?
  • Quels niveaux d’absorption des émissions sont considérés ?
  • Dans quel cadre de justice et d’éthique se place-t-on ?
  • Que se passe-t-il après l’échéance de 2050 ?

Cet article va tâcher d’apporter des éléments de réponse à toutes ces questions.

En premier lieu, de quels gaz à effet de serre parle-t-on ?

On peut ne parler que du dioxyde de carbone (CO2) ou bien intégrer tout ou partie des gaz à effet de serre suivants : méthane (CH4), protoxyde d’azote (N2O), gaz fluorés (HFC, CF6…). Certaines méthodologies comptent aussi les traînées de condensation qui ne sont pas des gaz à effet de serre.

Si on parle seulement de CO2, on parle en tCO2 (tonnes de CO2 émises). Si on agrège d’autres gaz à effet de serre on parle alors en tCO2e. Le “e” veut dire équivalent : on fait une équivalence de réchauffement entre le méthane, le protoxyde d’azote… et le CO2. C’est comme lorsqu’on veut comparer des dollars, des euros et des yens sur les marchés financiers ; la convention est d’utiliser une seule devise commune. Chaque devise a alors un rapport de conversion vers la devise de référence du marché (1 euro ~ 1,1 dollar). C’est pareil pour les gaz à effet de serre avec la notion de GWP (Global Warming Power).

L’empreinte carbone d’un français en 2019 est de 7t de CO2, 9tCO2e de GES et de 9,9tCO2e si on tient compte des traînées de condensation et la déforestation importée. [6, 7]

Dans le chiffre de 2 tonnes, on compte le CO2, le méthane et le protoxyde d'azote mais pas les gaz fluorés ni les traînées de condensation.

Quelle hausse de température cible au niveau mondial ?

L’accord de Paris, signé par 196 parties et ratifié par 193 d’entre eux depuis le 7 février 2023, stipule qu’il s’agit de “limiter la hausse des températures bien en dessous des 2°C au-dessus des niveaux préindustriels et continuer les efforts pour limiter l’augmentation des températures à 1,5°C”. [3, 4]

Si la présence de 2 températures a été source de confusion pendant quelques années (”mais au fond, quel est l’objectif ? +1,5°C ou +2°C ?”), il apparaît clairement que la cible est +1,5°C. Tout d’abord le “et” au milieu de la phrase qui stipule bien que la température la plus basse est l’objectif recherché. On peut aussi noté dans le n°28 du texte final de la COP 28 qui mentionne la sortie des fossiles, mention âprement débattue, seuls les +1,5°C sont mentionnés. [8]

De loin, la différence paraît tenue mais en fait entre +1,5°C et +2°C c’est la différence entre la vie et la mort pour tous les coraux d’eaux chaudes sur la planète et cela provoque des risques beaucoup plus importants de fonte entière, à terme, du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest [2 - Section B.2.2]

Comment fait-on pour passer des émissions de gaz à effet de serre à la hausse des températures (1,5°C ou 2°C) ?

La température terrestre réagit de manière presque proportionnelle à la quantité cumulée de CO2 dans l’atmosphère .

Figure 1 : Relation quasi-linéaire entre les émissions cumulées de CO2 et l'augmentation de la température mondiale à la surface, SMP10, GIEC [SPM10]

Plus il y a de CO2, plus il fait chaud.

Limiter la température c’est donc se fixer un budget CO2 à ne pas dépasser.

Soustraire à ce budget ce qui a déjà été émis et l’on a le budget restant.

Mais attention :

-Il est valable uniquement au niveau mondial

-il n’y a pas que le CO2 qui réchauffe la planète. Le budget CO2 dépend donc des émissions des autres gaz à effet de serre.

-les aérosols (ou particules fines) qui actuellement refroidissent le climat sans être des gaz à effet de serre sont aussi comptés.

De manière synthétique : voici un tableau qui donne le budget carbone mondial restant pour tenir les +1,5°C ou les +2°C.

Figure 2 : Budget carbone restant selon l'objectif visé et le niveau de confiance

Les 2 tonnes ont pour objectif de respecter les +1,5°C de réchauffement climatique (avec 50% de chance). Le budget carbone est de 250 milliards de tonnes de CO2 (GtCO2).

Avec les 2°C (50% de chance) nous avons un budget carbone de 1 150 Gt de CO2.

A quel point ces niveaux d'émissions sont sûrs ? 

Notre connaissance des mécanismes climatiques n’est pas parfaite, on raisonne donc en probabilité de ne pas dépasser tel ou tel niveau de température.

Ce facteur est crucial mais très peu explicité.

Avoir une chance sur 2 de dépasser les +2°C, c’est avoir une chance sur 10 de dépasser les +4°C, +4°C étant un niveau de réchauffement catastrophique.

Prendriez-vous un avion s’il avait une chance sur 10 d’avoir un accident gravissime ?

Laissons de côté cette question cruciale de l’appréhension des risques très élevés à probabilité d’occurrence faible et concentrons nous sur les chiffres habituellement communiqués.

Il nous reste alors 250 GtCO2 à émettre pour respecter les 1,5°C et 1 150 GtCO2 pour les +2°C.

Nous émettons environ 40 GtCO2/an, il nous reste donc 6 ans au rythme actuel pour rester sous la barre des 1,5°C et 29 ans pour +2°C. [9]

Comme nous n’allons pas continuer à émettre autant de GES qu’aujourd’hui puis subitement arrêter dans 6 ans pour respecter les +1,5°C ou dans 29 ans pour les +2°C, cela nous emmène donc au point suivant : la trajectoire de baisse des émissions.

Quelle trajectoire de décarbonation ?

Ce sont les émissions mondiales cumulées entre maintenant et 2100 qui vont compter pour la température à la fin du siècle et pas seulement les émissions en 2050.

La trajectoire est donc cruciale.

Il s’agit de baisser dès aujourd’hui les émissions et de manière soutenue pendant des décennies.

Voici le graphique du dernier rapport du GIEC [10] qui va nous accompagner jusqu’à la fin de l’article.

Il présente les trajectoires d’émissions des principaux contributeurs au réchauffement climatique en fonction de scénarios plus ou moins ambitieux.

La courbe bleu clair permet de respecter les +1,5°C et la courbe bleu foncé les +2°C avec une probabilité de 50% [AR6 WGI B.1.3].

Emissions futures de gaz à effet de serre par scénario du GIEC à horizons 2100

Pour donner des ordres de grandeur, voici un tableau qui donne les baisses annuelles des émissions mondiales nécessaires pour respecter l'accord de Paris à partir de 2022 :

Baisse annuelle des émissions nécessaire selon le seuil à ne pas dépasser et le périmètre d'émissions considéré

Deux informations cruciales se détachent :

1/ La baisse est plus sévère sur le CO2 que sur l’ensemble des gaz à effet de serre : c’est le GES le plus important (74% de l’impact total) qui conditionne, sur le long terme, l’impact de l’homme sur le climat car il a une très longue durée de vie (40% du CO2 cette année sera encore dans l’atmosphère dans 100 ans si on compte seulement sur les mécanismes naturels). [11]

2/ La baisse est plus importante si l’on veut respecter les 1,5°C.

Nous sommes allés aussi loin que les sciences dures pouvaient nous mener. A partir de maintenant, il va falloir y rajouter, démographie, politique, justice comptabilité et éthique. Et c’est là où ça se complique !

Quelle population est-ce qu'on considère ?

La population mondiale vient d’atteindre les 8 milliards de personnes et le GIEC projette des populations différentes en fonction de ses scénarios socio-économiques. Ces scénarios sont composés de postulats qualitatifs concernant différentes dimensions (démographie, développement, progrès technologique, modes de vie, commerce international, institutions, relation à l’environnement, etc.) établis à partir des narratifs par plusieurs communautés scientifiques : démographes, économistes, urbanistes, etc.

Les scénarios SSP1 projettent 8 milliards d’habitants sur Terre en 2050 et les scénarios SSP2, 9 milliards en 2050.

Cela donne, pour un humain moyen, des émissions annuelles, tous GES, confondus de 6,8 tCO2e en 2022 et de 1,7 tCO2e en 2050 pour respecter les +1,5°C et 3,8 tCO2e en 2050 pour les +2°C.

Mais attention si nous sommes 10 milliards en 2050, ce qui est la projection centrale de l’ONU alors la cible est de 1,4 tCO2e en 2050 pour respecter les +1,5°C et 3 tCO2e en 2050 pour les +2°C ! [12]

On parle d’une division par 5,4 ou 2,4 des émissions par personne en 27 ans !

Le chiffre de 2tonnes reste dans le bon ordre de grandeur si on le compare avec les données les plus récentes : 1,4 tCO2e pour les +1,5°C et 3 tCO2 pour les +2°C (50% de chance).

Cependant un humain moyen, ça n’existe pas.

Que se passe-t-il quand on zoome sur une région du monde ?

A partir de ce moment du raisonnement les questions politiques, de comptabilité et d’éthique sont intrinsèquement liées.

Quelle convention comptable utilise-t-on ? Dans quel cadre de justice et d’éthique se place-t-on ?

Inventaire ou empreinte carbone ?

Nous allons nous focaliser sur le périmètre français. Il s’agit tout d’abord de distinguer les inventaires nationaux et les empreintes nationales.

Les 2 sont légitimes et se complètent.

Les inventaires nationaux, utilisés dans le cadres des négociations internationales, partent de la souveraineté des États. Sont affectées aux comptes carbone français toutes les émissions qui ont lieu sur son sol, qu’elles soient associées à des biens et services consommés en France ou exportés.

L’empreinte carbone française part des inventaires, y soustrait les exportations et y ajoute les importations.

Sommer les inventaires et les empreintes nationales et l’on arrive au même résultat mais ces 2 indicateurs ne voient pas le monde de la même manière.

Pour information, l’inventaire national par personne est de 6 tCO2e. [13]

L’empreinte actuelle d’un français moyen est de 9,2tCO2e tous GES confondus en 2022 et de 9,9 tCO2e en tenant compte des traînées de condensation associées aux vols en avion et de la déforestation induite par notre consommation (surtout de viande). [6, 7]

Quelle répartition des émissions au niveau mondial ?

Une fois ce périmètre de calcul posé, un certain nombre de questions arrivent.

  • Quelles doivent être les émissions d’un français moyen en 2050 ?
  • Doit-elle être la même que celle d’un humain moyen ?

C’est là que les question de justice et de politique ne peuvent plus être ignorées.

Émettre du CO2 au-delà des capacités de stockage c’est réchauffer la Terre pendant des milliers d’années. Si nous arrêtions d’émettre demain, dans 10 000 ans, 10% du CO2 déjà émis sera encore dans l’atmosphère.

Les émissions de CO2 des français de la révolution industrielle sont encore dans l’atmosphère. Nous héritons des richesses produites via l’utilisation des énergies fossiles. Peut-on faire abstraction de la responsabilité en CO2 qui est le pendant de cette richesse, de ce niveau de développement ?

C’est une question politique, une question de justice et d’éthique environnementale.

Commençons par étudier l’hypothèse où cette potentielle responsabilité est ignorée. C’est celle qui est considérée dans l’immense majorité du temps, c’est celle qui est aussi la plus documentée, induisant un effet de cadrage dans la discussion collective.

La neutralité carbone d’un pays sans prise en compte du passé

Dans ce cas-là, la manière de faire la plus répandue est de voir comment les pays peuvent arriver à la neutralité carbone à la moitié du siècle. Cela veut dire que, sur son territoire, chaque pays doit émettre autant de CO2 qu’il stocke de carbone.

La stratégie nationale bas carbone française cherche à atteindre la neutralité à la moitié du siècle. Si tous les pays du monde avaient cet engagement et le tenaient alors nous respecterions les +1,5°C. L’objectif de la France, si l’on ne tient pas compte de la responsabilité historique, est le bon.

Cela suppose deux choses : baisser très fortement les émissions et augmenter fortement les puits de carbone.

Il faut passer de 7tCO2e/personne d’émission brutes (sans les puits) à 1,2tCO2e/personne en 2050 et, pour les puits de carbone, il s’agit de passer de 0,3tCO2/personne à 1,2tCO2/personne en 2050 [14]. La neutralité carbone française sur son territoire sera effective et la France arrêtera de contribuer au problème du changement climatique sur son sol.

Elle aura fait sa part car, sur le territoire dont elle a la souveraineté, elle ne contribuera plus à réchauffer le climat. Mais que se passe-t-il si on prend en compte ce qui a été émis dans le passé ?

La neutralité carbone d’un pays en prenant en compte le passé

En se concentrant sur la neutralité carbone future du pays comme on l’a fait jusqu’à présent, on peut argumenter que la France n’aura pas fait, toute sa part, car elle n’aura pas tenu compte de sa responsabilité historique.

Elle aura fait comme si, à partir de l’accord de Paris, tous les pays partaient sur la même ligne de départ, sans tenir compte que certains pays :

-sont plus puissants que d’autres

-ont plus de capacité financières que d’autres

-ont historiquement émis plus que d’autres.

Sans responsabilité historique, l’Europe de l’Ouest a un budget carbone de 43 GtCO2, avec la responsabilité historique le budget est négatif (-217 GtCO2), il faudrait dès aujourd’hui retirer du carbone de l’atmosphère alors qu’ils font partie des pays les plus émetteurs par personne ! [15]

Le défi est d’autant plus difficile à relever en prenant cette hypothèse en compte !

Mais revenons à nos moutons, quelle pourrait être l’empreinte d’un français moyen en 2050 ?

Quelle empreinte carbone pour un français en 2050 ?

L’ADEME, l’agence de la transition écologique en France, a établi 4 scénarios, 4 manières d’atteindre la neutralité carbone en 2050 du plus sobre au plus technophile. [16]

Ce graphique montre le niveau d’émission et des puits de carbone par scénario.

Transition(s) ADEME

On retrouve les mêmes dynamiques entre le présent et 2050 que précédemment : très forte baisse des émissions et forte hausse des absorptions. Ces valeurs sont en inventaire, elles ne comptent pas les importations de carbone.

Il y a 1,1 tCO2e/personne en inventaire dans le scénario 1 et 1,3 tCO2e/personne dans le scénario 3.

Dans Horizons décarbonés, notre atelier qui permet de rendre concret ce monde bas carbone, nous avons donné une empreinte carbone d’un français moyen en 2050 :

  • elle permet de descendre au niveau de la personne, de sa consommation concrète
  • elle permet de tenir compte de toutes les chaînes d’approvisionnement et de voir nos dépendances à l’international

Dans le Scénario 1 qui s’élève à 1,5tCO2e/pers et à 2tCO2e/pers dans le Scénario 3.

La question qui suit immédiatement est la suivante :

“C’est très bien de faire ces calculs à la maille d’un pays mais, concrètement, à quoi ça ressemble une vie à 1,5 ou à 2 tonnes de CO2 ?”

La réponse est donnée dans notre atelier Horizons décarbonés.

Les participants, dans un atelier participatif de 3 heures :

-imaginent un personnage dans un des scénarios de l’ADEME

-construisent son mode de vie à 1,5 ou 2tCO2e

-explorent le versant collectif de la transition en découvrant les énergies de demain, celles qui faut développer pour avoir de l’énergie sans réchauffer le climat.

Pour participer dans ta ville ou en ligne c’est par ici !

Sources

  1. Objectif 2tonnes pour le climat : son origine, sa signification https://francois-90268.medium.com/pourquoi-2tonnes-1-3-c7ec100f97bd#bd34
  2. Summary for Policymakers. In: Global Warming of 1.5°C, IPCC, 2018 https://www.ipcc.ch/sr15/
  3. Accord de Paris, Nations Unis https://treaties.un.org/pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=XXVII-7-d&chapter=27&clang=_en
  4. L’Accord de Paris, UNFCCC https://unfccc.int/fr/a-propos-des-ndcs/l-accord-de-paris
  5. [SPM10] 1. Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021 – The Physical Science Basis: Working Group I Contribution to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge University Press; 2023:3-32.
  6. Empreinte carbone française moyenne, comment est-elle calculée ? https://www.carbone4.com/myco2-empreinte-moyenne-evolution-methodo
  7. L’empreinte carbone de la France de 1995 à 2022 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lempreinte-carbone-de-la-france-de-1995-2021
  8. Rapport final de la COP28, paragraphe 28, UNFCCC https://unfccc.int/sites/default/files/resource/cma2023_L17_adv.pdf
  9. Figure SPM.1: Global net anthropogenic GHG emissions (GtCO2-eq yr-1) 1990–2019, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg3/figures/summary-for-policymakers/figure-spm-1/
  10. Box SPM.1.1, https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM.pdf
  11. Publication de Valérie Masson Delmotte sur X, 23/01/2022,  https://x.com/valmasdel/status/1485208164136071169?s=20 (consulté le 24/01/2024)
  12. World population projected to reach 9.8 billion in 2050, and 11.2 billion in 2100, Nations Unies https://www.un.org/en/desa/world-population-projected-reach-98-billion-2050-and-112-billion-2100
  13. CITEPA, 2023 https://www.citepa.org/fr/2023-co2e/
  14. Stratégie Nationale Bas Carbone, Mars 2020 SNBC2
  15. Equity Assessment of Global Mitigation Pathways in the IPCC Sixth Assessment Report, table 4, 2022, https://osf.io/preprints/osf/p46ty
  16. Transition(s) 2050, ADEME, https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/